J’avançais. J’avançais en espérant apercevoir une zone de lumière qui me ferait sortir de ces ténèbres. J’avais l’impression que les arbres tournoyaient autour de moi. Mes jambes engourdies avaient désormais du mal à me porter. Je tanguais, un coup à droite et l’autre à gauche, me rattrapant sur les troncs des arbres qui assombrissaient la forêt. Je me forçais à continuer d’avancer cherchant toujours à apercevoir cette lumière. La forêt était sombre, les grands arbres captaient presque tous les rayons de soleil n’en laissant passer que quelques-uns qui permettaient d’éclairer les jeunes pousses qui essayaient de se frayer un chemin entre ces grands et majestueux arbres qui dominaient la forêt. Au sol, une multitude de rochers et de branches d’arbres me sciaient les pieds. Le sol était encore humide suite à l’averse qui avait eu lieu dans la nuit. L’espace entre les arbres s’agrandissait au fur et à mesure que j’avançais dans la forêt qui s’éclaircissait peu à peu et l’atmosphère lugubre qui régnait s’estompa également. Puis une ouverture d’où émanait une grande lumière blanche, la lumière que je guettais si impatiemment que j’avais du mal à croire que je la voyais enfin. Je repensais d’ailleurs à Lilly la reverrai-je un jour ou le film que nous avions regardé la veille serait-il le dernier moment que nous avions passé ensemble après que j’ai rejoint cette lumière. Je n’eus pas le temps de m’attarder sur le sujet car je remarquai enfin qu’il n’y avait plus d’arbres. Seulement de la belle herbe verte accompagnée de jolies fleurs de toutes les couleurs réparties aux quatre coins du jardin. Soudain mon pied heurta quelque chose de dur comme un caillou ou une racine qui me fit trébucher. Je m’étendis sur l’herbe peu confortable, je voulus me relever mais ce fut peine perdue. Je ne pouvais que voir ce qui était autour de moi en étant impuissante à toutes les choses qui pouvaient m’arriver. Je m’étais retrouvée dans le jardin d’une maison si blanche qu’elle me faisait mal aux yeux après l’obscurité de la forêt dans laquelle j’avais passé la matinée. Je ne pus regarder la pureté de la couleur de cette maison plus longtemps car je ne pouvais plus lutter contre la fatigue qui me gagnait de plus en plus puis finis par m’envahir totalement.
Quand je repris conscience, je fus surprise de la matière si agréable de la chose sur laquelle j’étais allongée. J’ouvris les yeux et me rendis compte que j’étais dans une maison ou du moins une pièce. La couleur de ses murs me rappela celle de la maison que j’avais observée avant de me laisser emporter par la fatigue. J’étais maintenant assise sur le lit ou j’avais dû dormir, les yeux grands ouverts pour observer la chambre dans laquelle on m’avait emmenée. Elle était petite mais bien remplie, sur ma droite une étagère entière était remplie de livres, ils étaient rangés de façon à donner un magnifique dégradé de couleurs. A gauche un bureau d’un bois clair prenait presque toute la place, des feuilles ainsi que des stylos y étaient soigneusement posés. Au-dessus du bureau se trouvait l’unique fenêtre de la chambre encadrée par de longs rideaux bleus, elle était plutôt grande et laisser passer une grande lumière qui me réchauffa le cœur. En face de moi, une porte, elle aussi était bleue mais d’un bleu légèrement plus clair que celui des rideaux. Soudain on frappa, je sursautai et fis un petit bond en avant pour retomber d’un coup sur mes jambes. Je me tenais maintenant en face du miroir qui se trouvait juste à côté de la porte. Je m’aperçus alors que l’on m’avait vétue d’un grand T-shirt qui pour moi faisait plutôt une chemise de nuit, il faut dire que je n’étais pas grande et oui mon mètre soixante ne me servait pas à grand chose dans la vie. Mes longs cheveux bruns et ondulés retombaient doucement sur mes épaules et continuaient leur descente jusqu’à mes reins, ma mèche vint gentiment me cacher la vue de l’œil gauche. Je la remis en place puis m’avançais pour ouvrir la porte.
« Puis-je entrer ? demanda poliment une voix provenant de derrière la porte. Elle avait des intonations de miel et m’apaisa instantanément.
-Oui, répondis-je, en ouvrant la porte.
-Je fus paralysée lorsque je découvris le visage de la personne qui se tenait devant moi. Et oui c’était Mike Green, le plus beau et intrigant garçon de ma classe ou même du lycée.
-Louisa, ça va ? me lança-t-il car mon visage avait du virer au blanc à moins que se soit au rouge.
-Oui, dis-je sur un ton si peu sûr de moi qu’il me regarda de travers.
-Je t’ai amené un verre d’eau, j’ai pensé que tu aurais soif, me dis t-il avec un grand sourire, ce qui me surpris car au lycée il ne souriait jamais, mais cela le rendait encore plus beau.
-Merci beaucoup, dis-je sans arrêter de regarder son si beau visage accompagné de sublimes yeux gris qui étaient magnifiquement encadrés par ses beaux cheveux châtains aux légers reflets roux.
-Si tu as besoin de quelque chose n’hésite pas à me le dire, ma chambre et celle au fond du couloir à gauche. Et pour tes vêtements ne t’inquiète pas c’est ma mère qui t’a changée, par contre c’est un de mes t-shirts.
Je hochais la tête en guise de compréhension et la garda baissée. Il lança un petit rire puis il n’y eut plus un bruit. Voilà pourquoi le T-shirt était si grand car Mike mesurait au moins 1 mètre 80. Mes mains tremblaient et l’eau ne manqua pas de déborder pour me rafraichir les mains. Je fis cul-sec, l’eau apaisa ma gorge irritée par la soif. Je relevai ensuite la tête pour enfin remarquer que Mike n’était plus là. Soudain une multitude de questions se bousculèrent dans ma tête, depuis quand étais-je ici, pourquoi ne m’avait-il pas ramenée chez moi, avait il téléphoné à mes parents? Je courus dans le couloir espérant qu’il y serait encore pour que je puisse lui poser toutes les questions qui m’occupaient l’esprit. Malheureusement il n’y était plus. J’espérai ne pas me tromper en me souvenant que sa chambre était celle du fond à droite. Je m’avançais lentement. Le couloir était long, sur la gauche une dizaine de portes toutes d’une couleur différente, tandis qu’à droite un grand escalier en bois descendait et juste à côté un autre monté non pas d’un étage mais de deux. Ils étaient illuminés par une grande baie vitrée. Vu de l’extérieur on ne saurait pas dire qu’il y a autant d’étage. Le sol était recouvert de parquet froid qui me glaça les pieds. Devant chaque porte était disposé un petit paillasson avec un message tel que « Bonjour », « Welcome » ou « Entrée interdite » ce dernier étant bien moins accueillant que les autres.
Je m’approchai lentement de la porte et m’arrêtai sur le paillasson. Sur celui-ci on pouvait lire « Evora », sûrement une façon de dire bonjour dans une langue inconnue à mon registre. Je tendis la main dans le but de tourner la poignée. J’allais ouvrir la porte quand une petite voix aux intonations de cotons m’interpella:
- Bonjour ! me lança la voix qui se rapprochait de plus en plus près de moi.
Je me retournai pour découvrir que mon interlocutrice était une petite fille qui devait avoir entre 4 et 5 ans. Elle avait de magnifiques yeux bleus et des cheveux noirs qui formaient de jolies boucles pour s’arrêtaient aux épaules. Elle portait une petite robe bleue qui s’accordait parfaitement avec ses yeux. Ses petites chaussures noires étaient vernies et brillaient sous les rayons du soleil que la baie vitrée laissait entrer dans la maison. Elle tenait par la main un petit lapin en peluche bleu qui traînait par terre.
"-Bonjour, lançai-je à mon tour en m’accroupissant pour me tenir à la même taille qu’elle, pour une fois j’étais à peut près grande.
-Qui es-tu ? me dit-elle. Tu est la fille qu’on as retrouvé dans le jardin ?
-Oui, moi c’est Louisa mais tu peux m’appeler Lou, je suis une…comment dire…je fais partie de la classe de Mike. Et toi?
-Emily Green, je suis la petite sœur de Mike. J’ai 4 ans, me dit-elle sur un ton qui laissait croire qu’elle en avait 10 de plus.
-Moi j’en ai 15. Sais-tu où est Mike ?[/size]
-Oui, il est sûrement dans le salon c’est en face de l’escalier quand tu descends d’un étage. "
Puis son regard se fixa sur quelque chose qui devait probablement se trouver derrière moi. Elle se retourna et partit à toute vitesse en direction de la porte rouge, elle ne ralentissait pas et je crus qu’elle allait se cogner dans la porte, pourtant, au dernier moment celle-ci s’ouvrit et se referma dés que la petite fille y fut entrée. Je me relevai puis me retournai dans le but de voir ce qui l’avait fait déguerpir ainsi. Pour mon plus grand étonnement se fut Mike qui se trouvait maintenant à quelques centimètres de moi.
- Tu me cherchais ?
-Oui, avouai-je, je voulais te poser certaines questions.
-Aucun problème j’y répondrai, mais ce serait quand même plus agréable de s’asseoir, non? On se met au salon ?
-Mais d'abord je voudrais bien me changer, je ne tiens pas a passer pour une mal-élevée déjà que vous vous êtes occupés de moi.
-D’accord mais ma mère a absolument tenu à laver tes vêtements mais ne t’inquiète pas je vais demander à Rose de t’en prêter.
Il s’avança et se pencha au-dessus du rebord de l’escalier et cria :
- Rose ? Pourrais-tu prêter quelque chose à se mettre sur le dos pour Louisa, s’il te plait.
-Oui, répondit une voix qui elle avait des intonations douces comme si nous étions transportés par des nuages.
La jeune fille qui montait l’escalier avait une allure de danseuse, sa grâce était impressionnante. Elle était blonde et avait de beaux cheveux platine qui formaient un joli carré ondulé. Sa franche s’arrêtait juste au-dessus de ses yeux noisette. Elle portait un petit haut rouge légèrement decollté au manche trois quarts et une jupe noire d’où sortaient ses longues et fines jambes blanches. Ses tallons aiguilles l’affinaient et l’agrandissaient lui donnant l’air d’un parfait mannequin. A chaque fois qu’elle posait son pied par terre elle avait l’air encore plus légère.
- Bonjour, moi c’est Rose, viens-je vais te trouver quelque chose de potable à te mettre.
- Oui, dis-je en me rapprochant d’elle
- Ma chambre et celle de droite la porte rouge.
- Rose, rejoignez-moi au salon après vos habillages. Au fait Louisa, Rose est passionnée par tout ce qui touche à la mode alors ne sois pas surprise quand tu verras sa chambre. m’annonça Mike. »
Ils lancèrent tous les deux un petit rire que je compris plus tard en entrant dans la chambre de Rose. Sa chambre était dans les tons rouges. Un lit était placé au fond de la chambre tandis que les murs étaient entièrement recouverts par des armoires qui je pense devait être remplies de vêtements. Elle en ouvrit une, celle-ci en était bien remplie mais ils étaient tous rouges, elle m’expliqua que le rouge m’irait parfaitement et qu’il fallait que je lui fasse confiance. J’essayai plusieurs tenues à la suite et arrêtai mon choix sur un jean simple et un petit débardeur surmonté d’un gilet. Les ballerines que m’avait données Rose étaient encore neuves et je m’en voulus qu’elle me prête quelque chose d’aussi joli alors que je suis une inconnue qui avait débarqué dans leur jardin sans prévenir. Rose m’accompagna jusqu’au salon où elle me laissa seul avec Mike. Je m’assis sur le canapé où il était déjà installé. Mon regard n’arrivait pas à se détacher de lui ce qui m’empêcha d’observer la pièce dans laquelle nous discutions.
- Alors que voulais-tu savoir ?
- Mes parents savent-ils que je suis ici ?
- Oui, nous les avons prévenus ainsi que le collège car tu es restée ici pendant trois jours. Tes parents sont passés et comme le docteur a dit qu’il fallait éviter de te déplacer, ils ont jugé préférable de te laisser ici sous notre surveillance. Vu le nombre de personnes dans notre famille on ne t’a jamais laissée seule donc ils pouvaient avoir toute confiance en nous.
- Trois jours mais Lilly au s’inquiéter, je dois avoir beaucoup de travail à rattraper, Sam je devais aller le chercher à la maternelle le soir et…
- Calme-toi, me dit-il en me prenant les épaules car je gesticulai comme une furie, mais me relâcha aussi vite qu’il m’avait attrapée. Lilly est passé hier et je lui ai donné de tes nouvelles à chaque fois que je la croisai. Ta sœur Anna c’est occupé de ton petit frère dès qu’elle à vu que tu n’étais pas en classe. Et pour tes devoirs je m’en suis occupé.
Il me tendis en pochette rouge qui avait malheureusement l’air bien remplie. Je la pris en espérant que l’épaisseur de la pochette était du à une impression de perspective qui en faite se révélait ne pas en être une quand je l’ouvris.
- Quelle heure est-il ?
- Il est midi, je viens de rentrer du lycée. Tu veux que je te raccompagne chez toi ?
- Oh non sa ira je vais prendre le bus il y en à un qui passe à 12h15 au bout de la rue.
- D’accord mais soit prudente et ne te perds pas en chemin.
Nous lançâmes tous deux un petit rire. Puis il me raccompagna à la sortie de chez lui. J’avançais en ayant conscience que presque tous les passents me regarder car le rouge du débardeur que m’avait donné Rose était plus flash que n’importe quelle cabine téléphonique. Le bus arriva une à deux minutes après que je fus arrivée à l’arrêt. Je montais dedans à cette heure là il n’y avait pas grand monde, un jeudi midi dans la petite ville de …. Rien qu’aux heures de pointe il n’y avait déjà que la moitié du bus qui était occupé, alors un midi je vous laisse imaginée !
Une fois rentrée, il ne me restait qu’une heure avant la reprise des cours et évidemment si Lilly apprenais que je suis rêveillé mais que je ne suis pas venue la voir au lycée elle va me piquer une crise de nerfs pas possible. Je me hâtai donc de me préparer une assiette de pâtes que je me fis un plaisir d’accompagner avec une sauce carbonara dont ma grand-mère avait le secret. Je me dépêchai de les engloutir pour filer ranger mes affaires et faire mon sac. Je me hâtai dans l’escalier en sautant une marche ou deux et traversa le couloir en quelques secondes. Ma chambre celle du fond était la plus petite mais bénéficiait d’une petite salle de bain que je partageai avec ma sœur jumelle Anna qui avait sa chambre de l’autre côté de la salle de bain. Nous étions très proches l’une de l’autre, la seule différence était que par rapport aux autres jumelles nous ne nous ressemblions pas du tout, et les gens au lycée ne nous croyaient pas. Il faut dire qu’elle est blonde et moi brune, j’ai les yeux verts tandis qu’elle avait les yeux bleus, mes cheveux était ondulés et les siens lisses, rien qui ne pouvait laisser supposer que nous étions sœurs et encore moins jumelles. J’entrai dans ma chambre, le vert, l’orange, le framboise et le blanc régnaient dans cette pièce. Mon lit assez vaste pour la chambre laissait juste la place pour mon bureau et une armoire. Mes cahiers et tous mes livres étaient entassés sur une étagère placée au-dessus du bureau. Je m’assis sur ma chaise, attrapai mon sac et fourrai dedans tout ce dont j’avais besoin pour les cours de l’après midi. Je m’assis sur mon lit et regarder par la fenêtre, qui était d’ailleurs grande par rapport aux proportions de la chambre. J’étais désormais allongée sur mon lit, mon livre de mathématiques dans la mains que je déposai sur ma table de chevet et qui ne manqua pas de tomber, heureusement comme à mon habitude j’avais laissé par terre un pull qui amortit la fin de sa chute. Le silence qui régnait dans la maison quand mes frères et sœurs n’étaient pas là, était si agréable que si j’avais voulu j’aurais pus m’endormir en moins de deux. Finalement je repensais aux événements qui c’étaient passés avant que je me retrouve dans la forêt car je ne mis étais pas rendu de mon plein grès. Fixant le plafond pour me concentrer, je vis l’heure que projeté mon réveil et me rendis compte que j’était maintenant en retard pour avoir le dernier bus qui me permettrais d’arriver à l’heure au lycée. Je ramassai le livre que j’avais fait tomber le mis dans mon sac que je referma à toute vitesse et lança sur mon dos. Je franchis le couloir et je dévalais les marches aussi vites que je les avaient montées, attrapa mes clefs, ouvrit la porte et la referma aussi vites que possibles et me mis à courir pour arrivé juste à temps à l’arrêt de bus. Une fois installée sur un siège, je me sentis soulagée, je repris mon souffle puis fini par me remettre à pensée à cette fameuse matinée, la matinée de mes 15 ans.
à suivre...
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Sam 28 Aoû - 5:35
